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Résumé scientifique de la DysCoFérence 2023Conférence de Mathieu Cassotti : L'adolescence est-elle une période d'opportunités ? L'adolescence, en tant que période cruciale du développement, présente des spécificités qui en font une période d'opportunité, notamment en ce qui concerne l'engagement des adolescents dans des causes écologiques. En raison de certaines caractéristiques propres à cette période, telles que l'hypersensibilité émotionnelle et les difficultés de contrôle dues à un décalage dans la maturation cérébrale, il est plus facile pour les adolescents de passer à l'action et de défendre leurs idées. En effet, la diminution du phénomène d'extinction de la réactivité émotionnelle à cet âge favorise leur engagement et leur motivation à agir en faveur de l'écologie. Encourager la créativité chez les adolescents peut être un moyen de faciliter la résolution de problèmes, mais cela n'est pas sans défis. En effet, il existe de nombreux blocages cognitifs (points de fixation, fausses croyances) qu’il est nécessaire d’identifier et d’inhiber. Il est donc primordial de former les adolescents et de revoir la formation des enseignants en d’accent la prévention sur les opportunités plutôt que sur les vulnérabilités qui caractérisent cette période. En comprenant les spécificités de l'adolescence et en soutenant leur développement, il est possible d'encourager leur engagement positif pour ainsi exploiter le potentiel de cette période de vie.
Conférence de Marianne Habib : Contexte socio émotionnel et normes sociales : Comment influencent-ils le ressenti émotionnel et la prise de décision des adolescents ?
Lors de la deuxième conférence, Marianne Habib nous a parlé du contexte socio émotionnel et des normes sociales dans la prise de risque. Cette dernière se définit comme un engagement délibéré ou non dans des conduites pouvant avoir des conséquences néfastes pour la santé ou le bien être de l’individu. Les adolescents ont davantage tendance à percevoir les bénéfices à court terme d’une prise de risque et ne pas considérer les conséquences négatives à long terme, ce qui induit une hausse des comportements à risque lors de cette période. Le regret, émotion intégrale qui se définit comme une comparaison entre ce qui s’est produit et ce qui aurait pu se produire, et donc entre le résultat factuel et l'alternative contrefactuelle, peut ainsi nous aider à mieux comprendre la prise de risque. Bien qu’il ne soit pas évident d’opérationnaliser le regret en laboratoire, les expériences montrent qu’il constitue un outil prédicteur sensible des choix futurs pour éviter de ressentir à nouveau cette émotion. En effet, il est caractérisé par un développement progressif : nous avons par ailleurs vu qu’il existe une dissociation chez l'enfant entre le ressenti du regret et la reconsidération du choix effectué. En revanche, chez l’adolescent, cette spécificité n’est pas présente. Le ressenti du regret serait donc lié à la volonté de reconsidérer ses choix. Les études se sont ensuite intéressées au contexte social exerçant une influence sur le ressenti du regret. L’influence des pairs a par exemple tendance à conduire à un plus faible ressenti du regret, ayant pour conséquence une augmentation de la prise de risque, puisque les adolescents perçoivent difficilement les conséquences négatives à long terme de leurs actions. Les différents résultats mettent ainsi en évidence un besoin de travailler sur l’anticipation des émotions négatives. La prévention devrait donc s’axer sur la prise en compte du contexte social dans la perception du regret chez les adolescents, notamment via l’influence sociale prudente des pairs qui peut constituer un levier important au sein des programmes préventifs.
Table ronde de synthèse : Prise de risque à l’adolescence, quel soutien pour les adolescents ? Lors de la table ronde, ont été abordées des stratégies afin de lutter contre la prise de risque au regard des éléments théoriques présentés par Madame Habib et Monsieur Cassotti. Les intervenants et le vote du public ont souligné la nécessité de travailler les compétences émotionnelles intra-individuelles et inter-individuelles, l’utilité de présenter des résultats d’études dans les classes ou encore l’intervention des enseignants-chercheurs dans ces dernières. L’implication des membres de la communauté éducative est également une stratégie qui fut mentionnée avec la présentation de plusieurs ressources déjà mises en place : - L’ “École promotrice de santé” qui travaille sur le développement des compétences psychosociales à l’école - L’Observatoire du bien-être à l’école qui travaille sur des programmes et projets pour la mise en place de ces compétences
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